jacky terrasson

53, le nouvel album de Jacky Terrasson

Avec “53”, son 15e disque en leader en quelque 30 ans de carrière, le pianiste Jacky Terrasson signe un magnifique recueil de pièces originales en forme de confession intime, transfigurées par un “art du trio” kaléidoscopique, porté à un niveau de maîtrise et de naturel digne des plus grands maîtres du genre.


“Pourquoi 53 ? Tout simplement parce que j’aurai conçu et enregistré cette musique au cours de ma 53e année et qu’à cette occasion j’ai voulu faire un disque qui me ressemble vraiment. C’est un âge pour un homme où l’on se sent dans une forme de maturité, en pleine possession de ses moyens, avec en plus un léger recul sur la vie qui permet une certaine lucidité. Avec ce disque j’ai eu envie de me livrer totalement, de prendre des risques, tout en assumant mon parcours, mes choix artistiques, ma vie… et mon âge !”

Jacky Terrasson ne s’en cache pas : “53“ n’est pas un disque comme les autres dans sa pourtant déjà riche et prolifique carrière, mais une sorte d’œuvre-charnière dans laquelle le pianiste ose simultanément s’aventurer dans les méandres intimes d’un “retour sur soi” assumé, à la fois tendre, apaisé et insidieusement mélancolique, tout en se propulsant résolument dans l’inconnu en expérimentant de nouvelles collaborations, de nouvelles formes d’interaction, de nouveaux enjeux esthétiques.

Cette “prise de risque” en forme de mise à nue, le pianiste la fait principalement reposer sur une grande nouveauté dans son parcours de leader puisqu’il signe ici pour la première fois la totalité du répertoire proposé. “Je me suis fait une réputation au fil des années dans l’exercice de la reprise — cette façon que j’ai de totalement m’accaparer un morceau en le faisant passer dans un processus de déconstruction formel et stylistique qui renouvelle la perception qu’on peut en avoir. C’est vrai que j’ai toujours pris un malin plaisir à me livrer à ce genre de transformation, c’est ma griffe en quelque sorte, mais là j’avais envie de rompre avec ça en proposant mon univers musical de façon plus directe, à partir uniquement de compositions personnelles. Elles sont pour la plupart récentes et j’ai cherché à ce qu’elles couvrent tout le spectre de mes références et de mes orientations.”

Et de fait, en 16 plages aux formes volontairement ramassées à la manière de chansons et magnifiées par des arrangements denses et précis, Terrasson fait ici le tour de ses propriétés et comme la synthèse de ses qualités, multipliant les humeurs, les styles, les propositions rythmiques et les références pour composer un univers prismatique d’une étonnante cohérence esthétique sous le chamarré formel. Truffant son jeu d’hommages flamboyants plus ou moins explicites aux grands maîtres de son panthéon (de Keith Jarrett dans “Kiss Jannett for Me” à Ahmad Jamal, un peu partout présent, mais principalement dans le thème d’ouverture “The Call” qui propulse d’emblée l’album à des hauteurs qu’il ne quittera plus !), le pianiste alterne avec, un vrai sens de la dramaturgie, pièces intimistes et sentimentales renvoyant parfois à sa vie privée (“My Lys” qui sonne spontanément comme un standard intemporel ou encore le poignant hommage à sa mère “Resilience” qui clôture l’album dans la sérénité) et compositions plus groovy et charpentées (le très pop “This is Mine” d’après le thème de Chaplin “Smile” ; l’explosif “Jump !” d’esprit résolument bop ou encore “Babyplum” et ses rythmes funky), en passant par la ballade extatique aux fragrances baudelairiennes (“La part des anges”), la paraphrase mozartienne inspirée (“Lacrimosa” d’après un extrait du Requiem), ou encore l’exercice de style formaliste (“Palindrome”) dissimulant sa sophistication derrière une évidence mélodique et une puissance émotionnelle de tous les instants.

Restait à trouver, pour donner forme et vie à ce matériel d’une richesse et d’une diversité remarquables, non seulement la formule orchestrale adéquate mais les collaborateurs capables d’explorer le caractère particulier de chaque thème tant au niveau des couleurs, des textures que des subtilités harmoniques, tout en assurant la cohérence esthétique globale du projet. Et c’est là l’autre grand événement de ce disque décidément pas comme les autres ! Renouant, après une dizaine d’années passées à expérimenter en studio des formules orchestrales élargies et variées, voire comme dans son dernier album en date “Mother” à jouer la carte de l’épure en duo avec Stéphane Belmondo, Jacky Terrasson, pour ce pari de l’intime aux allures de bilan, a fait dans “53” le choix de revenir au format canonique du trio piano/basse/batterie, vecteur privilégié de son expression musicale depuis ses débuts fracassants au tournant des années 90 à la tête d’un orchestre resté dans toutes les mémoires avec Leon Parker à la batterie et Ugonna Okegwo à la contrebasse. “Le trio c’est vraiment la formule idéale pour moi, celle où je me sens le plus libre et qui m’apparaît la plus riche en potentialité créatrice dans l’articulation entre expression individuelle et interaction collective. Ce que j’aime aussi c’est l’alliage des timbres et des matières : le bois des fûts, la peau des tambours, le boyau des cordes de la contrebasse, l’ivoire du clavier… Il y a là un grain, une couleur particulière, et une sensualité que je trouve très stimulante !”

Parti dans un premier temps sur l’idée d’enregistrer la totalité du disque en compagnie d’une toute nouvelle section rythmique constituée de Géraud Portal à la basse électrique associé à son vieux compagnon de route Ali Jackson à la batterie, le pianiste a très vite décidé de multiplier les perspectives pour mieux souligner la richesse kaléidoscopique de sa musique en introduisant dans le projet deux autres paires rythmiques, tout aussi talentueuses et inédites, composée d’une part de Sylvain Romano à la contrebasse et Gregory Hutchinson à la batterie, et de l’autre de Thomas Bramerie et Lukmil Perez. “J’ai ressenti le besoin de cette diversité d’approche et de multiplier les formations à la fois pour donner corps concrètement aux différentes facettes de mes compositions, mais aussi pour qu’on ne s’imagine pas que je présentais là de mon nouveau trio officiel ! Ce n’était pas l’objectif et comme ça il ne peut pas y avoir d’ambiguïté. Tous les musiciens extraordinaires que j’ai conviés sur cet album ont été choisi pour leur musicalité et leur capacité à se mettre au service de mon univers. Le résultat est fantastique de mon point de vue et on verra par la suite si ça débouche finalement sur la constitution d’un nouvel orchestre permanent…”

A l’arrivée, stimulé par ces partenaires totalement investis dans le projet, Jacky Terrasson dans “53” décline toutes les facettes d’une musique radieuse, chaleureuse, étincelante — définitivement solaire ! —, qui tout en assumant désormais sa part de gravité, de mélancolie et d’introspection, continue de fonder l’essentiel de ses qualités sur la circulation des énergies, l’explosivité du rythme, la générosité mélodique et au final la fabrication collective d’un espace de dialogue et de convivialité toujours renouvelé dans l’instant du jeu.

Worldwide Management & Booking:
Backstage Productions - Christophe Deghelt
christophe@backstage-prod.com - + 33 676 08 54 30

Kit Promo / Photos / Presentation

Ecoutez L'Album


Track Listing:
1. The Call   4’03
2. Alma   4’20 
3. Mirror 1’49   
4. Jump! 3’02
5. Kiss Jannett for me 7’13
6. Palindrome 3’31
7. La part des anges 3’36
8. Babyplum 3’13
9. What happens au 6ème… 1’45
10. My Lys 6’28 
11. Lacrimosa - Mozart: Requiem in D minor 1’24 
12. Nausica 3’38 
13. This is mine 4’45 
14. La part des anges - Reprise 2’04 
15. Blues en Femmes Majeures 2’06 
16. Resilience 3’19 

All songs composed by Jacky Terrasson
except “Lacrimosa – Requiem in D minor”, (Wolfgang Amadeus Mozart) arranged by Jacky Terrasson
Jacky Terrasson piano on all tracks, Korg Kronos Keyboard on track 11, vocals on track 6
Ali Jackson : Drums on tracks 1, 2, 5, 7, 13, 15
Gregory Hutchinson : Drums on tracks 3, 4, 8, 9, 12
Lukmil Perez : Drums on tracks 6, 10, 13, 14
Thomas Bramerie : Bass on tracks 6, 10, 14
Géraud Portal : Bass, Electric bass on tracks 1, 2 – Electric bass, 5, 7, 13 – Electric bass, 15, 16
Sylvain Romano : Bass on tracks 3, 4 8, 9, 12, 13
Stéphane Menut : Vocals on track 14, “La part des anges – Reprise”, Lyrics taken from Baudelaire’s Poem “Enivrez Vous”(DP), from the collection Spleen de Paris (Published in 1869)
Philippe Gaillot : Vocals on track 6
Piano Technician: Dietmar Falke – Piano Steinway D
All songs recorded, mixed and mastered by Philippe Gaillot at Recall Studio, Pompignan, France, 12 to 19 of June 2019 –  www.studiorecall.com Cyril Brendis & Lucas Debieve :Assistant Engineers